L'exposition "L'incroyable Alphabet" c'est un  portrait d'entreprise, de Mulliez-Flory notamment, qui va retracer ses 200 ans d'histoire, son présent mondialisé et son futur qui est tourné pour moi vers l'économie circulaire. Le contexte de ma résidence artistique c'était un concours qui s'appelait Culture au Futur qui avait été lancé par la région Pays de la Loire. Et donc en fait le concours Culture au Futur rassemblait une entreprise, une artiste et un laboratoire de recherche.
Ma démarche artistique et notamment sur les projets Arts Sciences comme celui-ci, c'est de m'immerger en fait dans le territoire donc là en l'occurrence dans une entreprise et donc j'ai mené pendant 6 mois des interviews des différents salariés pour comprendre en fait les codes, décrypter tout finalement ce qui est invisible quand on regarde une entreprise de loin.
Et après les interviews et puis cette plongée dans cette découverte de l'entreprise, l'idée c'est de voir comment je vais la retranscrire.
Pour moi c'était évident qu'il fallait que j'utilise des matériaux textiles donc j'ai utilisé des surplus, des déchets. Donc tissus, fermetures éclair, velcro qui étaient du coup mes matières premières et qui ont remplacé finalement le papier, la peinture. Mulliez-Flory, ils sont sur des vêtements techniques, des vêtements santé ou des vêtements marques mais donc du coup le côté vêtement technique m'a beaucoup intéressé.
On est sur des tissus très performants que ça soit en termes de qualité, de résistance etc et c'était en lien aussi avec la résilience de l'entreprise qui existe depuis 200 ans, qui a quand même traversé la crise du  textile français etc.
Et quelque part pour moi pour comprendre l'entreprise, il fallait plonger le spectateur dans ses codes, dans ses nomenclatures et donc du coup le faire rentrer dans finalement le lexique et l'univers de l'entreprise à travers ça.