Jérôme Cossé. Encre mise en scène

La Parenthèse

22/10/2024 - Lu 493 fois

Je m'appelle Jérôme Cossé avec un accent sur le "e". Ça parait anodin, mais on le perd avec l'informatique.
Et j'aime bien l'idée que le fait de peindre puisse peut-être le sauver. Cet accent.

Ma spécialité, c'est de travailler essentiellement l'encre et l'aquarelle.
Il y avait une espèce de grand écart, entre ce que je pouvais proposer à l'encre et ce que je faisais à l'aquarelle. C'est-à-dire que j'avais le côté très puissant et très direct et spontané à l'encre, et un côté très poétique... Et il m'a fallu 25 ans pour que les deux se rejoignent et que je retrouve de la puissance totale, dans les deux médiums.

"J'ai perdu de la matière dans le personnage.
C'est fou ça ! Je vais travailler de manière assez globale. Je vais ré-intensifier le bas."

Je travaille souvent d'après photos, pour me donner un cadre d'approche. Mais je ne suis pas un peintre hyperréaliste. Ça m'intéresserait pas.

C'est plutôt : comment je vais réussir à synthétiser les choses, pour qu'elles soient au plus proche de ma réalité ou de la réalité, en ayant le geste le plus libre possible.

C'est vrai que les oeuvres des arbres, quand on s'éloigne, on se dit "C'est quoi ? C'est de la photo qui est grattée ? C'est imprimé ?"
Non, c'est de l'encre sur du plexiglas.
C'est aussi simple que ça.

Pour moi, un tableau en noir et blanc ou en couleur, c'est exactement la même chose. C'est juste qu'un tableau en noir et blanc va davantage à l'essentiel.

Mon procédé, il n'est pas toujours le même. Globalement on va dire, quand je vais commencer mon tableau, je vais commencer de manière très vigoureuse, avec beaucoup, beaucoup d'énergie.
Donc je fais des phases d'une demi heure très intense. Et souvent avec de la musique, ce qui me permet de caler mon geste sur la musique.
Donc si la musique est pêchue et rapide, mon geste va l'être tout autant, et ça me permet de donner déjà une impulsion et une certaine énergie au tableau.

Et puis après, c'est comme du striking pour les boxeurs, c'est-à-dire que je rentre dans le tableau, je ressors et je fais des va-et-vient comme ça, pour essayer de toujours dissocier l'action de la réflexion.