Gilles Bourdouleix aux Choletais : les indemnités des élus
Reportage
20/12/2024 - Lu 539 foisGilles Bourdouleix, Maire de Cholet, Président de Cholet Agglomération
Bonjour à toutes et à tous.
Je veux, par cette intervention, faire un point très précis sur un dossier qui traîne depuis 4 ans et qui est particulièrement lourd pour mes collègues.
C'est celui dit des indemnités des élus.
Parce qu'il se raconte tout et n'importe quoi.
Nous avons des oppositions qui se comportent en véritable esclavagistes c'est-à-dire qu'ils considèrent que des hommes et des femmes doivent travailler, travailler beaucoup, avec conviction, sans même toucher une indemnité, ça leur paraît légitime et je crois qu'il faut ramener les choses par rapport aux procédures qui sont en cours et les expliquer très précisément et très clairement c'est ce que je veux faire avec vous.
En fait il y a trois procédures.
Je rappelle globalement le sujet. En 2020, a lieu le 28 juin, le 2e tour des élections municipales.
Le 29, nous travaillons quelques élus avec les services pour préparer le Conseil municipal du vendredi 3 juillet qui va mettre en place la nouvelle équipe municipale et notamment voter la délibération qui fixera les indemnités des uns et des autres.
Les services me disent à ce moment-là que par rapport à des circulaires qui sont sorties, je précise le 19 mars 2020, souvenons-nous le 17 mars 2020 c'était le début du confinement, donc plus de fonctionnement des services à partir de cette date.
Une circulaire qui sort qui n'a pas été étudiée vraiment entre-temps et là on me dit avec cette circulaire, on s'interroge sur le calcul des indemnités qui est un sujet très complexe je le dis très librement parce que je serais incapable de calculer le montant des indemnités de mes collègues ou de mes indemnités donc c'est c'est très compliqué.
Il y a un doute.
Je prends mon téléphone et j'appelle le sous-préfet et je lui dis : "Monsieur le sous-préfet on a un doute sur le calcul des indemnités, nous devons envoyer à 18h ce soir la délibération pour que nous tenions le Conseil municipal le vendredi 3 juillet, est-ce que vous pouvez me dire quel est le bon mode de calcul." Le sous-préfet immédiatement me dit : "écoutez je n'ai absolument pas le temps de m'occuper de ça aujourd'hui avec mes quelques collaborateurs, ce que je vous propose c'est de reprendre la même délibération que les Conseils municipaux précédents, donc en l'occurrence en 2014 et en 2008 et les autres mandatures, et je ferai le contrôle de légalité.
J'aurai 2 mois, c'est la loi, pour vérifier si votre délibération est bonne ou pas bonne et à partir de là s'il y a un problème de légalité de la délibération, je vous demanderai de la changer." Nous nous mettons d'accord sur ce processus et donc nous proposons une délibération qui est identique à celle que nous votions dans les autres mandatures.
Le soir du conseil municipal du 3 juillet, il y a un débat assez vif l'opposition conteste le mode de calcul et d'ailleurs le mode de calcul qu'ils évoquent à ce moment-là ce n'est ni celui que nous avons fait ni celui qui sera ensuite, à un moment donné, retenu par la justice administrative. Au total, au cours de ces années sur les indemnités, j'ai recensé quatre modes de calcul dans lesquels personne n'est capable de dire lequel est le bon.
Donc il y a un débat fort, nous votons la délibération, elle est envoyée au contrôle de légalité, 2 mois se passent.
Il n'y a pas de retour.
Parallèlement l'opposition saisit le préfet par un courrier.
Le préfet ne répond pas donc c'est qu'il entérine la délibération que nous avons prise et qu'il ne la remet pas en cause.
Un peu de temps passe et il y a l'opposition qui continue à protester, qui fait un recours contre la délibération devant le Tribunal administratif et puis à un moment donné, l'association d'extrême gauche Anticor qui veut jouer les grandes vertueuses sur les questions financières budgétaires, tout ce qui lié à l'argent dans les collectivités notamment, mais qui a des financements plus qu'occultes je le précise.
En tout cas, cette association dénonce un mauvais calcul en annonçant des millions et des millions d'euros qui auraient été distribués dans les indemnités des élus de Cholet depuis des années. Ce qui était grotesque parce que les montants annoncés c'est largement plus que tout ce qui a été touché comme indemnités mais en tout cas, ils déposent une plainte.
Donc nous avons deux procédures qui vont être en parallèle : procédure administrative, devant le juge et devant le Tribunal administratif de Nantes et enquête pénale par la police judiciaire d'Angers avec derrière le procureur de la République.
Arrive là-dessus l'annulation des élections en juillet 2021 parce que l'opposition avait triché, avait fraudé je le rappelle et même si nous avions gagné en 2020 on a annulé les élections que nous allons gagner largement au premier tour en septembre 2021. Au mois d'août 2021, alors que nous ne sommes plus aux affaires, que nous ne sommes plus en gestion de la Ville de Cholet, se déroule une perquisition très médiatisée dans l'Hôtel de Ville sur différents sujets dont celui des indemnités et là le procureur de la République sans aucune retenue, va lui aussi énoncer des montants invraisemblables qui auraient été soi-disant détournés. Tout ça suit son cours et en janvier 2022, avec le Directeur général des services, la Directrice générale adjointe, nous sommes auditionnés, placés en garde à vue, enfermés pendant 2 jours dans des conditions que l'on peut imaginer, pour essayer de nous faire avouer que nous aurions mis en place un système pour faire gagner plus d'argent aux élus, sachant que le montant des indemnités des adjoints ne sera jamais remis en cause par la juridiction administrative et l'indemnité du Maire elle, n'est même pas au maximum de ce qu'il pourrait toucher.
Donc vous voyez que "l'escroquerie" entre guillemets, dont on nous accuse est quand même plus que limitée.
Ce dossier pénal est un des trois dossiers que j'évoquais.
J'y reviendrai.
Le dossier administratif lui suit son cours. Le 16 novembre 2022, le Tribunal administratif de Nantes rend son jugement en disant : "oui il y a un problème sur l'enveloppe des conseillers municipaux délégués et il y a un problème sur le calcul de l'indemnité du 1er adjoint vous ne prenez pas les bons pourcentages", tout en arrivant au même montant. C'est-à-dire que ce à quoi le 1er adjoint a droit, c'est ce qu'il touche.
Deux problèmes qui font que la délibération est annulée et comme elle est annulée pour illégalité, on demande aux élus de rembourser un an d'indemnités.
On aurait pu imaginer que l'on dise à celles et ceux, en l'occurrence les conseillers municipaux délégués auxquels on disait qu'ils touchaient trop que ce à quoi ils avaient droit, de rembourser ce trop perçu.
Ils étaient tout à fait prêts à le faire mais d'ici à dire à tous vous remboursez, ça paraît quand même assez injuste. D'autant que les élus, ils ont mis en ?uvre un certain nombre de choses dans leur vie pour pouvoir assurer leur mandat : temps partiel, retraite anticipée, garde d'enfants etc.
donc il est logique qu'ils touchent une indemnité pour le travail qu'ils font.
Nous avons fait appel.
Nous avons fait appel et la Cour administrative d'appel le 16 février 2024 a confirmé l'illégalité de la délibération mais sur un seul point : le calcul de l'indemnité du 1er adjoint.
C'est-à-dire qu'il n'y a plus de remise en cause de l'enveloppe globale et le 1er adjoint touche la bonne indemnité même si le mode de calcul n'est pas exactement le bon, si on suit bien le raisonnement de la Cour administrative d'appel donc illégalité de la délibération et confirmation que les élus doivent rembourser. Jurisprudence qui est contraire d'ailleurs à une jurisprudence de la Cour administrative de Nancy d'octobre 2022 qui avait dit : "vous ne remboursez que le trop perçu".
Nous avons décidé dans les délais qui sont prévus, d'aller faire un pourvoi devant le Conseil d'État, mais on on a bien étudié la jurisprudence du Conseil d'État et on s'est aperçu que jamais, jamais il n'accepte que les indemnités soient quand même versées alors que la délibération est illégale mais c'est-à-dire de remettre dans la légalité la délibération de dire voilà ce qu'ils auraient dû toucher et voilà ce qu'ils doivent rembourser si jamais ils ont trop perçu. Il n'y a jamais cette décision du Conseil d'État dans sa jurisprudence donc nous allions vers une procédure encore plus longue où de toute façon nous n'aurions pas obtenu gain de cause et nous avons décidé de retirer ce pourvoi devant le Conseil d'État.
Donc aujourd'hui, la procédure administrative est close, elle est achevée et elle est la suivante : décision du 3 juillet 2020 qui était illégale donc obligation de rembourser sans aujourd'hui qu'il y ait d'autres procédures. Après il y a la deuxième procédure qui est celle justement du remboursement des élus.
Suite au jugement du Tribunal administratif de novembre 2022, la Ville a envoyé ce qu'on appelle des titres exécutoires aux élus pour leur demander de rembourser leur année d'indemnités.
Ils ont contesté ces titres exécutoires, considérant qu'ils ne sont pas pris dans la légalité.
La Ville a répondu par son avocat au recours des élus qui avaient donc saisi le juge administratif.
Les élus ont eux-mêmes répondu.
Aujourd'hui, l'instruction est close.
Nous aurons à un moment donné un jugement qui nous dira si les titres exécutoires sont légaux ou pas.
Il y aura d'autres titres exécutoires qui seront pris le cas échéant si le juge administratif dit : "ah titre exécutoire illégal" et bien on en reprendra en corrigeant ce qui a été mal fait et donc les élus à un moment donné, vont être amenés à devoir rembourser une année d'indemnités.
Mais logiquement, les élus vont se retourner contre la Ville parce que la Ville a commis une erreur.
Il y a eu erreur dans la délibération qui était soumise aux élus et l'erreur en plus elle ne porte que sur un aspect technique c'est-à-dire celui du calcul de l'indemnité du 1er adjoint dans les pourcentages qui sont pris encore une fois c'est très complexe, mais il n'y a pas de modification du montant je je le redis c'est important.
Donc les élus se retourneront vers la collectivité alors il aura un débat.
Est-ce que ce sera accepté ou pas, est-ce qu'il faudra aller devant le juge administratif ?
Ça va suivre son cours.
Mais ça, c'est un dossier qui n'est pas achevé et l'opposition l'été dernier a saisi le juge administratif en disant il y a un texte qui prévoit qu'un administré peut remplacer la collectivité si celle-ci ne fait pas son travail.
Et ils ont demandé, eux, à gérer la question des indemnités à la place de la Ville qui soit-disant n'aurait pas fait son travail.
Le juge n'a même pas demandé à la Ville de se défendre. Le juge a regardé l'état du dossier sur l'autre procédure et a constaté que la Ville avait tout fait comme il fallait et donc les opposants ont été déboutés.
On leur a dit votre procédure ne vaut pas, la Ville fait son travail.
Donc ça c'est terminé aussi.
Il y a juste maintenant à suivre la question des titres exécutoires et ensuite un éventuel remboursement par indemnisation.
Enfin il y a un 3e volet qui est le volet pénal qui est toujours en suspens.
Celui qui a amené deux collaborateurs et moi-même à être pendant 48 heures en garde à vue au commissariat d'Angers.
La procédure judiciaire est assez ahurissante parce qu'on a absolument voulu nous faire dire que nous aurions organisé un système.
On ne va pas inventer un délit que nous n'avons pas commis et on l'a d'autant moins commis que désormais nous savons définitivement que l'enveloppe n'avait pas été dépassée et il y a eu un doute à un moment donné et le doute il a été corrigé par une circulaire de 2021, du préfet, qui vient expliquer qu'en fait notre premier calcul de 2020 était bon parce qu'il y avait une majoration due au fait qu'on était ville dans le cadre de contrat de ville et on avait le droit de faire une majoration de l'indemnité.
Donc l'affaire est close sur ce sujet et la police judiciaire, pour vous dire à quel point tout cela est flou et tout cela est une construction artificielle pour essayer de montrer du doigt les élus et particulièrement évidemment le Maire de Cholet, en particulier de la part du procureur de la République c'est que la police judiciaire a reçu des adjoints en leur disant vous avez trop d'indemnités, vous devriez avoir comme les conseillers municipaux. Aberrant ! Personne n'avait jamais dit ça.
Ils n'ont même pas auditionné les conseillers municipaux délégués qui étaient accusés à un moment donné d'avoir trop perçu.
Donc tout ça était un grand flou. La procédure elle n'aboutira pas.
Il n'y aura pas de suite puisque à aucun moment il y a eu dépassement de l'enveloppe donc déjà quand on pensait qu'il y avait peut-être dépassement de l'enveloppe on ne trouvait absolument rien qu'on pouvait reprocher à la fois aux élus ou aux services.
Donc s'il n'y a pas de dépassement d'enveloppe encore une fois il est logique qu'on ne reproche rien mais, mais on laisse en suspens.
On ne traite pas l'affaire, on ne classe pas le dossier parce que pendant ce temps-là on a toujours un doute.
Donc ça c'est assez scandaleux parce que ça jette le discrédit sur les élus et notamment sur le Maire mais je le sais c'est dans le cadre de 5 années de harcèlement dont je suis victime de la part d'un procureur de la République, je le dis très clairement ici, en toute transparence.
Mais il y a une chose qui est certaine c'est qu'aujourd'hui nous avons le droit mais nous n'avons pas la justice.
Nous avons le droit parce qu'on nous a indiqué comment nous devions établir le calcul des indemnités avec précision mais nous n'avons pas la justice parce que l'application brutale du droit a fait que les élus devraient arriver à un moment donné à travailler gratuitement pendant un an en ayant fait des concessions, en ayant fait des compromis dans leur vie personnelle, professionnelle, familiale...
C'est inacceptable ça ce n'est pas la justice.
Donc à un moment donné, oui la Ville devra indemniser les élus pour l'erreur qu'elle a faite de façon à compenser leur perte d'indemnités et à ce moment-là, nous aurons fait se rejoindre le droit et la justice ce qui était un fondement pour moi d'une République démocratique. Voilà en tout cas ce que je voulais indiquer pour qu'on cesse de raconter n'importe quoi à travers des propos mensongers des oppositions, à travers des approximations assez incompétentes de journalistes dans la presse locale pour vraiment vous dire que vous avez des élus et je le dis avec d'autant plus de liberté que je ne suis pas concerné par cette question des indemnités puisque pour le Maire c'est automatique.
Mais vous dire que vous avez des élus qui donnent beaucoup de temps avec beaucoup de passion et qui logiquement, ont à être indemnisés par rapport aux sacrifices qu'ils font par ailleurs et encore une fois notre volonté c'est d'arriver à faire se rejoindre le droit et la justice.
Merci beaucoup de votre attention.