Le planning affichait déjà complet le mardi 3 décembre dernier. Dans un édifice flambant neuf de 1000 m2, sur deux étages, ouvrait le centre de médecine nucléaire du Bellay, à l’arrière du bâtiment des soins de suite la Chesnaie du centre hospitalier de Cholet. Les patients, touchés notamment par un cancer, connaissent trop bien cette discipline de pointe, dont ils ne pouvaient bénéficier jusqu’alors qu’à Angers, Nantes ou La Roche-sur-Yon. D’où la priorité pour l’agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire d’ouvrir un site à Cholet, grâce à la mobilisation du groupe de coopération sanitaire du Bellay, réunissant le centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers et l’Institut de cancérologie de l’ouest Paul Papin.
Après des années de travail et 18 mois de chantier, le centre est désormais opérationnel, doté d’équipements de dernière génération : un tomographe à émissions de positions scanographe (Tep scan) – financé par l’ARS à hauteur de 1,4 million d’euros en plus de 450 000 € d’investissement, dans un projet dont l’achat du terrain et la construction s’élèvent à 6,7 millions d’euros au total – et une gamma caméra pour la scintigraphie (810 000 €).
Au plus proche…
Mais la médecine nucléaire, c’est quoi exactement ? Il s’agit d’une imagerie médicale destinée à observer le fonctionnement des organes, des tissus ou des tumeurs, en utilisant des rayonnements "ionisants". Un médicament traceur, faiblement radioactif, est injecté dans le corps du patient et migre jusqu’au métabolisme visé. Le rayonnement interne du patient sera détecté par la caméra de l’un ou l’autre des appareils.
"Ces examens, devenus incontournables, permettent d’identifier des dysfonctionnements, de réaliser des diagnostics en cardiologie, de suivre la progression d’un cancer ou de rechercher des foyers infectieux par exemple, précise le Pr Franck Lacœuille, chef du service médecine interne du CHU. Avec l’interprétation effectuée au sein même du service, nous pouvons connaître l’étendue d’une pathologie avant traitement ou savoir plus précocement si, justement, une chimiothérapie ou une immunothérapie agit efficacement, et ensuite, au besoin, ajuster et mieux cibler les traitements. C’est une vraiechance pour les quelque 250 000 habitants de notre bassin géographique de relocaliser le parcours de soins avec cette pratique indispensable qu’est la médecine nucléaire."
Une équipe pluridisciplinaire, issue des différents établissements partenaires, intervient dans ce nouveau service : cinq manipulateurs radio (sept à terme), deux médecins, deux radiopharmaciens pour préparer les doses de médicaments dans une pièce hautement protégée, une radiophysicienne pour les contrôles, un cadre de santé et deux secrétaires.
Le centre, actif du mardi au vendredi, projette l’accueil de quelque 7 000 patients chaque année pour la réalisation d’environ 4 000 scintigraphies et 3 000 Tep scan.