La Collectivité met en place un vaste programme d’actions, sur la période 2021-2026, visant à reconquérir la qualité de l’eau. C’est dans ce cadre qu’une campagne de plantation de haies – végétaux à l’action naturellement dépolluante – est à l’œuvre sur les deux bassins d’alimentation de captage d’eau potable du territoire.
Les haies, pour réduire le transfert de pollutions
Considérés comme des obstacles, ces contours de bocage ont été massivement supprimés pendant la grande période des remembrements. Avec l’accélération de la modernisation de l’agriculture, entre 1955 et 1975, le paysage s’est significativement modifié, les petites parcelles se transformant en surfaces bien plus importantes. "C’est ainsi qu’aujourd’hui, on fait le constat que 70% des haies, qui servaient de clôture, ont été supprimées avec ce modèle d’exploitation en "openfield". Encore en 2023, 23 500 km ont été arrachés en France, malgré l’interdiction désormais en vigueur" regrette Christophe Piet, vice-président de Cholet Agglomération en charge de la Production d’eau potable et des Milieux aquatiques.
Rappelons que tout exploitant enfreignant cette interdiction se verra dans l’obligation de compenser la perte occasionnée, à ses frais.
Cette protection s’est imposée, car outre leur intérêt évident pour la biodiversité et les nombreuses espèces qui leur sont inféodées, les haies contribuent grandement à la bonne qualité des milieux aquatiques, luttant naturellement contre l’érosion des sols et les pollutions diffuses. "Or, ces parcelles très agrandies accélèrent le rythme de l’eau ruisselant dessus, provoquant un phénomène de transfert de pollution, explique l’élu. Dans son parcours sur les surfaces agricoles, puisqu’elle ne rencontre plus d’éléments la freinant, cette eau emporte avec elle des sédiments, des particules de terre, du phosphore, des nitrates, qui se dirigent vers les zones de captage d’eau potable. Le développement des algues à Ribou est notamment lié à une présence trop importante de phosphore. Le programme mis en place par Cholet Agglomération se donne pour priorité de préserver ces milieux sensibles."
60 km de haies en cinq ans
C’est donc pour réduire la vitesse de transfert des pollutions que le retour de ces végétaux, outils naturels de phyto épuration, est un enjeu majeur. L’objectif est de créer 60 km de haies en cinq ans sur les zones situées à proximité immédiate du lac de Ribou et du champ captant de la Rucette.
170 exploitants sont concernés. Ils ont tous fait l’objet d’un diagnostic avec des préconisations de plantation en fonction de la pente de leurs terres.
En mars et avril prochains, d’autres agriculteurs vont être contactés pour participer à une nouvelle campagne de plantation, prévue de novembre à mi-mars, afin de permettre une prise racinaire avant l’été 2025.
Totalement convaincue de l’intérêt de la haie, qui par son action de stockage de carbone, participe à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, la Collectivité en plante aussi, sur ses propres terrains.