A la fin du Moyen Age, la construction d'un établissement religieux non loin de l'enceinte, inaugure un mouvement d'extension de la ville vers l'ouest.

Lentement mais irrémédiablement, cet espace va s'urbaniser pour constituer l'îlot compris entre les actuelles avenue des Cordeliers au sud, rue Maindron à l'ouest, rue Tournerit au nord et rue de l'ancien hôpital à l'est.

Six siècles durant, l'îlot connaît de profondes transformations. La fonction religieuse des origines laisse place à une activité hospitalière qui, tout en se maintenant partiellement, va s'estomper face à la montée en puissance d'un pôle culturel qui accompagne le deuxième millénaire.

L'incessant remodelage urbanistique et architectural présente un trait caractéristique sur toute la période : l'étroite imbrication de bâtiments disparates, systématiquement utilisés en réemploi.

Un îlot aux multiples facettes

Le développement d'une ville s'accompagne d'une spécialisation de ses activités et détermine son rayonnement. Telle cité abrite des administrations alors qu'une autre est réputée pour son activité artisanale.

Les fonctions d'une ville sont en fait extrêmement multiples et évolutives. Si certaines d'entre elles s'implantent de manière définitive, quelques-unes ne peuvent éviter de disparaître pendant que d'autres viennent modifier le visage de la cité.

Ces fonctions impriment également leur marque aux espaces urbains. Les rues commerçantes, qui de siècle en siècle offrent toujours leurs devantures, coexistent avec des quartiers d'artisans qui eux, au fil du temps, vont voir boutiques, garages et ateliers déménager en périphérie pour laisser place à des ensembles résidentiels.

L'îlot choletais à l'ouest de l'enceinte médiévale illustre cette dynamique. La fonction religieuse crée ce quartier nouveau, la fonction hospitalière le dote d'une architecture imposante et la fonction culturelle est chargée de le faire revivre.

La fonction religieuse

Au début du XVème siècle, le seigneur de Cholet octroie une terre pour l'implantation d'une communauté de religieux mendiants. Les frères mineurs ou Cordeliers ne seront jamais très nombreux. Au siècle suivant, des Franciscaines s'installent juste à côté. La communauté des Cordelières, plutôt prospère jusqu'à la Révolution, accueille une quarantaine de membres (y compris les pensionnaires).

A proximité immédiate mais cependant en dehors de l'enceinte urbaine, ces deux communautés donnent vie au quartier et sont à l'origine d'un nouvel agrandissement de la ville.

La fonction hospitalière

De 1797 à 1803, le couvent des Cordelières devient le nouveau siège de l'hôpital. Comme partout en France, cette institution est la pierre angulaire du système français de santé publique qui se construit.

L'établissement abandonne son rôle d'hospice pour indigents afin de privilégier une pratique scientifique des soins. Il accueille médecins et infirmières longuement formés au détriment des religieuses tout à la fois infirmières, enseignantes et intendantes. Il modernise ses bâtiments selon le modèle pavillonnaire.

Conçu pour les civils et les militaires, le complexe qui se bâtit sur presque deux siècles, forme une ville dans la ville. Seul le déménagement de 1977 vient mettre un terme à cette situation.

La fonction culturelle

Décidée à la fin du XXème siècle, la réhabilitation de l'hôpital est engagée dès 1999. La première phase de travaux donne naissance au Conservatoire de musique, de danse et d'art dramatique qui ouvre ses portes au public en 2002. Parallèlement, la chapelle de l'hôpital est transformée en auditorium.

La seconde phase de travaux débute en 2010. Le théâtre sort alors de terre et permet d'imaginer la configuration du nouvel Espace Saint-Louis qui regroupe des activités de formation et de diffusion liées au spectacle vivant.

Extrait du dossier de présentation de l'exposition "La Cordelière, l'infirmière et l'artiste",  présentée au Musée d'Art et d'Histoire de Cholet (11 février - 20 mai 2012).