CHOLET, Ville d'histoire

02/03/2006 - Lu 98985 fois
Capitale de la Vendée militaire au coeur des "bouleversements" de 1793, mais aussi centre industriel textile et manufacturier d'entre les deux guerres, enfin, pôle régional moderne d'activités diversifiées et souvent leader sur le marché, Cholet est riche de valeurs profondes héritées de son passé : l'esprit d'entreprise, la volonté de réussir, l'audace...

Ce sont ces valeurs, exprimées jour après jour dans un environnement favorable pensé à la dimension humaine, qui ont forgé l'âme choletaise et Cholet "l'Entreprenante".

Origine

En perçant en 1811, n'a t'on pas trouvé de traçes importantes de sépultures regroupant les périodes néolithiques, gauloises et gallo-romaines ? Ainsi, l'occupation romaine de la Gaule n'a pas épargné Cholet, car les voies, les stations, les ponts, et les camps de cette époque s'entrecroisent sur tout le territoire de l'arrondissement.

Le Château

Cholet n'aura donné son nom à une famille et à un château que vers le Xème ou le XIème siècle ; l'enjeu successif des Bretons ou des Poitevins, notre pays tombera alors entre les mains des contes d'Anjou. Un prince d'Anjou : Foulques III dit Nerra, serait le bâtisseur des premiers remparts seigneuriaux, à l'écart ouest du bourg Saint-Pierre, sur un promontoire dominant la Moine... Le premier seigneur collationné sur les chartes serait "Geoffroy" seigneur du Castrum Cauletum.
Sur ce tertre devenu depuis, le centre le plus actif de la ville, s'élevait une forteresse abritant derrière ses murailles, fonctionnaires, clercs, ou artisans avec la garde féodale... On y érigera, près de l'abreuvoir, une chapelle seigneuriale dédiée à Saint-Georges, qui sera la première paroisse de la nouvelle cité.

Les remparts qui subsistent encore dans le bas du jardin du Mail sont sans doute les fondations du château fort du XIème siècle, mais ils ont été repris totalement au XIIIème siècle, après le carnage incendiaire des troupes de Philippe-Auguste contre les soutiens locaux des armées anglaises en 1214.

Les guerres

La terre de Cholet avait déjà, à cette époque, pris la mauvaise habitude de changer souvent de mains... Et elle ne tarda pas non plus, au cours des ans, à changer de château ! Le premier disparu au moment des guerres de 100 ans, le suivant, fut mis à mal lors du siège de 1589, à l'occasion des guerres de religion qui mirent le pays à feu et à sang... Le suivant, démodé sous le règne du Roi Soleil, fut remplacé par un nouveau 1696 ; ce dernier devait subir les pillages et les incendies répétés de la Révolution et démoli au siècle dernier, nous ne gardons en souvenir que les quelques remparts du côté Est.

Prospérité

La civilisation progressant, tout un quartier neuf s'établi au Nord et à l'Est du château (XVIème-XVIIème siècle), les vieux plans y décrivent les maisons des tisserands en cave, les maisons bourgeoises des négociants ou des fonctionnaires, les commerces, les halles aux toiles et aux viandes, le prieuré (qui deviendra la paroise Notre-Dame), l'hôpital (1690) et progressivement, la cité avoisinante le château reliera le vieux bourg Saint-Pierre et le XIXème siècle y mettra la pierre angulaire en comblant le vieil étang de Pineau, pour faire la place Travot en 1838.

La Révolution

Lorsque sonnera le tocsin de la Révolution, Cholet, partagé entre bourgeois, tisserands et agriculteurs, sera favorable aux idées neuves en 1789. Mais les excès d'un gouvernement que les populations de l'Ouest contestent, provoquent l'insurrection en mars 1793. Le 14, la prise de la ville par les paysans de Cathelineau et la mort du procureur syndic Beauveau, font de Cholet la capitale de la Vendée Militaire : pour les uns, c'est la ville qu'il faut prendre, pour les autres, c'est la ville qu'il faut défendre. Aussi Cholet sera-t-elle incendiée quatre fois pendant cette période sanglante.

De simples chiffres donnent une juste idée de la situation de Cholet à la fin de la guerre : en 1790, on comptait une population de 8 444 habitants : en 1801, il en reste tout au plus 2 000. En 1796, seules une vingtaine de maisons existent encore. Ces chiffres expliquent aussi pourquoi les guerres de Vendée ont tellement marquées ce pays. Lorsque le Directoire en aura fini avec ses maladresses, le Consulat essaiera de panser les blessures et d'apaiser les haines dans les pays de l'Ouest.

Le relèvement économique du Choletais

Bonaparte, devenu Napoléon, ne cachera jamais son admiration pour ces "géants". Le relèvement économique du Choletais en 40 ans est quelque chose d'inexplicable, d'extraordinaire, et ce siècle qui fut celui de l'industrie et des découvertes n'a pas oublié le pays Choletais, grâce au dynamisme et à la rigueur de ses habitants.

Les guerres de 1870 et de 1914 viendront ici, comme partout en France, marquer de tristes heures aux horloges familiales, mais chaque fois la ténacité du Choletais fera le nécessaire, non seulement pour survivre, mais pour s'épanouir vers de nouvelles voies ; ainsi, notre siècle provoquera des mutations nombreuses : nouvelles industries, nouvelles méthodes, nouvelle population, nouvel urbanisme et embellissement de la ville.

Une toute nouvelle histoire reste à écrire, celle de la dynamique cité de notre temps, elle reste au service de l'homme, au lieu de l'asservir, et les Choletais trouvent leur plaisir à vivre bien plutôt qu'à bien vivre.

Sur cette terre d'harmonie, des hommes d'énergie !