La bataille de Cholet
02/03/2006 - Lu 99511 foisLa Rochejacquelein est tué près de Cholet…
La paix ne reviendra vraiment que beaucoup plus tard, lorsque Bonaparte - qui parlera d'une "Guerre de Géants" - reconnaîtra la place de la religion par le Concordat. L'insurrection vendéenne de 1793 a laissé des traces indélébiles.
Un héritage qui fait que les Choletais n'ont pas attendu les bienfaits de la politique d'aménagement du territoire pour organiser leur espace. Et même s'ils ont scellé la réconciliation avec la République depuis bien longtemps, il demeure chez eux une défiance naturelle envers le pouvoir centralisateur.
C'est sans doute ce qui explique que le développement du Choletais a toujours été essentiellement endogène.
"Si Cholet est perdu, tout est perdu !" répète ces batailleurs qui, par centaines, déboulent dans les bas du PONTREAU, par le chemin tirant droit du MAY... C'est que, depuis hier, 16 octobre 1793, les Bleus sont maîtres de cette ville au coeur du Pays ; aujourd'hui 17 octobre, il est près de midi ; il faut se hâter de tout reprendre, de reconquérir cette butte de la PAPINIERE, juste en face. De suite c'est l'accrochage ; la mousqueterie s'étend ; la lande dans son entier flambe... Dans les volutes de fumées chassées par le vent, ceux des avant-postes se replient ; mais à en juger par les tirs de semonce au canon une longue ligne de défense révèle derrière les haies vives un peu plus bas.
Toutefois, les compagnies de paroisses qui ne cessent d'arriver, constituent bientôt une force massive de 10 à 15 000 hommes et il est tentant de les jeter d'un seul coup contre l'adversaire au centre de son dispositif... A 2h de relevée, c'est l'assaut, baillonnette haute, la métairie de la TOUCHE est submergée ; mais les pertes sont sévères, un regroupement s'impose.
Par contre, la progression se développe aux extrêmes ; à gauche, si l'on en juge par la violence de l'artillerie, STOFFLET semble tout près du BOIS GROLLEAU ; à droite, visiblement, LA ROCHEJACQUELEIN est maître du cimetière de RAMBOURG ; cependant, sur ses arrières du côté de la TREPLONNIERE, paraît régner une certaine confusion, comme si une contre attaque s'y faisait sentir. Face à un tel danger, la meilleure réplique est encore une reprise du mouvement au centre ; d'ELBEE qui commande en chef décide d'atteindre les moulins à vent d'AUTEBERT, en bordure du vieux chemin tirant de TREMENTINES ; si, par ce chemin qui redescend vers les bas quartiers du PUITS-DE-L'AIRE et de SALBERIE, il parvient à rejeter l'adversaire, il est sûr de l'écraser ; c'est donc l'affaire d'une dernière charge. Hélas, d'un coup, la mitraille vient couper son élan ; parmi les premiers qui tombent il y a d'ELBEE et aussi BONCHAMPS.
Certains essaient encore de se regrouper autour de la borderie de BEGROLLES, de résister, le temps de relever les blessés, de retarder la poursuite... il est 18h ; inexorablement le jour baisse et maintenant un seul cri se fait entendre : "A la déroute ! A la Loire !"
Jean BROCHARD
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