Du 21 décembre au 2 mars, le fonds consacré au photographe choletais Hergo sera mis à l’honneur au Musée d’Art et d’Histoire.

Noir et blanc, net et flou, dans sa série "Portrait d’artistes", Hergo, de son vrai nom Henri Godineau, explore les oxymores. Les artistes apparaissent au premier plan dans un flou artistique parfaitement affirmé. Michel Jouët, Vera Molnár, François Morellet, Aurélie Nemours ou encore Victor Vasarely, on discerne à peine leurs traits. À l’opposé, peintures, sculptures, arts graphiques situés en arrière-plan se distinguent très clairement. Le photographe d’auteur concentre toute l’attention sur une des œuvres des artistes. Ce contraste saisissant, toujours dénué de couleur, attire par son caractère atypique.

Rompre les codes

Dans une de ces interviews, Hergo, aujourd’hui décédé, expliquait que grâce au portrait très rapproché, il instaurait un sentiment de proximité entre le spectateur et l’artiste. Une manière "de rompre les codes sociaux qui font que l’on doit conserver une certaine distance avec la personne". Le spectateur se perd ainsi dans les détails de l’œuvre plutôt que dans les traits des artistes.
La collection, composée de 13 photos de la série "Portrait d'artistes" ainsi que d’une pièce emblématique, sera exposée dans la salle d'exposition temporaire du musée. Chaque photographie sera accompagnée d'une œuvre issue des collections du musée, mise en avant pour mieux saisir les univers de chaque artiste.

Anecdote

La série "Portrait d’artistes" été commencée avec François Morellet. Sur les conseils du peintre choletais, Hergo a entrepris d’être radical et d’affirmer son regard en confrontant le net et le flou entre l’artiste et son œuvre.